Le régime tchadien prend acte malgré la politique de l’autruche qu’il a toujours initiée qu’il existe des hommes en armes qui lui contestent sa politique de la terre brulée. Aujourd’hui, par la sortie confuse de son ministre des Affaires étrangères, on reconnaît que des hommes armés existent, donc des rebelles, et que le Qatar les soutient, sans être capable de produire une preuve palpable, capable de convaincre l’opinion nationale et internationale.

 

De toutes les expériences militaires et politico militaires, quand une accusation est portée envers un État (comme dans le cas des conflits directs et indirects avec la Libye et le Soudan), on produit les preuves des accointances. Ici, dans l’intervention du ministre des Affaires étrangères Hissein Brahim Taha, tout est confus, loin de l’aspect bilatéral dont il affirme. Que des rébellions tchadiennes existent dans le Sud libyen y compris dans le Darfour, tous les Tchadiens sont au courant, il n’y a qu’Idriss Déby et ses affidés qui le nient expressément jusqu’à être rattrapé par la réalité. Les conditions de paix ont été nommément citées par la rébellion et l’opposition démocratique jusqu’à les criés sur les toits ; c’est l’alternance politique qui est demandée. Mais ça Idriss Déby et le MPS ne veulent point l’entendre.

 

En vérité, le Tchad pousse sa véhémence plus loin pour recevoir des subsides financiers de l’Arabie saoudite. Le régime Déby s’est immiscé dans le conflit entre les deux pays frères jusqu’à vouloir monter une coalition anti Qatar au sein des pays africains, rappelez-vous la réprimande du président Alpha Condé. Tout cela est fait pour attirer la sympathie des Saoudiens. Depuis lors, il faut trouver l’apologie de la tâche envers le Qatar et les groupes armés en Libye et faire porter le chapeau de la tâche djihadiste sur les groupes armés tchadiens. Plusieurs missions d’inspection parties des pays de l’Union européenne à travers les services spéciaux ont eu à voir les camps des rebelles tchadiens au sud de la Libye, aucun barbu au sens du terme n’a été vu. Plusieurs journalistes ont sillonné la zone pour en faire des reportages, aucun d’entre eux n’a évoqué qu’au sein des rebelles tchadiens il y a des djihadistes et des barbus. Alors, pourquoi n’admet pas t-on qu’il y a un problème tchadien et qu’il faille le régler ?

 

Timan Erdimi et Mahamat Nouri étaient au Qatar avec l’accord du Tchad et le Soudan pour éloigner les chefs rebelles tchadiens, que Mr Erdimi soit là-bas comme il le dit est un fait. Mais aucune activité hostile au régime de Déby ne s’est arrêtée à travers des actions multiformes de luttes (non-ralliement de certains éléments rebelles – Blog – Sites internet – Société civile – Opposition démocratique).

 

De mauvaise foi, le ministre des Affaires étrangères nie même que c’est grâce au Qatar que le Tchad et le Soudan ont fait la paix. Il évoque la voix de son maitre, ce qui est normal, mais en diplomatie le bon sens prend toujours le dessus. L’attaque au nord du Tchad est le fait d’un petit groupe, tout à fait par hasard qui cherchait son chemin vers le Darfour. Béchir Faïk, un ex-officier de l’ex FSR, l’ancien groupe de Mr Soubiane, a voulu se frayer une route vers le Darfour, l’embuscade tenue par les forces de Déby s’est retournée contre eux. Il y a eu plusieurs morts tchadiens, choses déplorables, mais il ne peut en être autrement face à un régime qui ne cherche que l’hostilité, qui élude la paix vraie, qui monte les Tchadiens les uns envers les autres, et qui se complait dans la mauvaise gouvernance. Si les groupes armés se mettaient en ordre de marche, alors imaginez ce qui se produira. Aux dernières nouvelles, face à l’urgence de la situation, Idriss Déby a fait sauter tous les officiers responsables proches parents à Timan Erdimi qui opèrent dans les zones nord du Tchad par d’autres officiers jugés fidèles et prompts au combat. Tout cela va être vain, il faut chercher une paix réelle et sincère que l’avant garde d’une hostilité fratricide.

 

Autre chose, Mr Hissein Brahim Taha évoque aussi les relations avec le Soudan, mais omet tacitement les franges des régions où peuvent se concentrer une rébellion. Être en parfaite relation avec le gouvernement politique du Soudan ne veut rien dire. Les observateurs de la région vous le diront qu’au Soudan les politiques opèrent différemment que les services, et les services ont été toujours viscéralement anti Idriss Déby. La constitution des milices qui verrouillent les frontières c’est eux, l’entité Moussa Hilal en zone militarisée c’est encore eux. Et Dieu seul sait l’hostilité qu’a le sieur Moussa Hilal avec le gouvernement politique de Khartoum, et sa colère déclarée envers le pouvoir de N’Djamena. Bonne chance à Hissein Brahim Taha et son régime despotique de jouer à l’équilibriste parfait, mais les relations entre le Soudan et le régime Déby sont tout sauf normales.

 

Accuser le Qatar, accuser certaines factions libyennes pour noyer ses propres problèmes est une politique, connue et conçue dans certaines contrées, et qui finit toujours par revenir comme un effet de boomerang. Mais quand un ministre des Affaires étrangères sort pour expliquer et accuser, qu’il le fasse avec des éléments de preuves, pas des ont dit comme cette affirmation confuse sans précision.   “ Je ne peux pas vous le dire, parce que la zone dont je vous parle est sillonnée par des orpailleurs, par des gens qui viennent de partout ? C’est difficile de les définir. Mais ce qui est sûr, c’est que le Qatar, avec ses acolytes, cherche à déstabiliser le Tchad comme ils le font en soutenant des mouvements dans le Sahel ou dans le bassin du lac Tchad “.

Voilà ce qu’affirme Hissein Brahim Taha face au correspondant de RFI. C’est ce que dit aussi la rue à N’Djamena depuis un certain temps. Être dans le vent, c’est avoir le destin des feuilles mortes disait Jean Guitton… À suivre.

 

Tchadanthropus-tribune

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