Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian, Pascal Canfin et, à un degré moindre, Manuel Valls, seront les principaux interlocuteurs des pays africains. Laurent Fabius, ex-Premier ministre, débarque donc au Quai d’Orsay. Depuis plusieurs mois, ce vieil ami d’Alassane Ouattara – lors de la visite du chef de l’État ivoirien à Paris en février, il avait notamment joué les intermédiaires avec François Hollande – a multiplié les voyages et rencontres avec des dirigeants étrangers. Il s’était ainsi entretenu, en décembre 2011 et février dernier, avec trois présidents africains : le Gabonais Ali Bongo Ondimba, le Togolais Faure Gnassingbé et le Béninois Boni Yayi.
Le nouveau Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a composé mercredi 16 mai le premier gouvernement du quinquennat de François Hollande. Laurent Fabius aux Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à la Défense, et Manuel Valls au ministère de l’Intérieur ont notamment été nommés. Surtout, François Hollande a tenu sa promesse en privilégiant la parité et la diversité.
La composition du nouveau gouvernement français a été annoncée mercredi 16 mai en fin de journée sur le perron de l’Élysée, par le secrétaire général Pierre-René Lemas. Une équipe de transition pour le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, un gouvernement très politique, avec pour but principal de mener la bataille des législatives. Le choix a semble-t-il été ardu et les ajustements de dernière minute nombreux. Initialement prévu à 16H, l’annonce a ainsi été repoussée à 19H30.
Laurent Fabius, numéro deux du gouvernement, hérite des Affaires étrangères. Il sera accompagné de deux ministres délégués dont un au Développement, le Vert Pascal Canfin. Jean-Yves Le Drian devient ministre de la Défense, et Manuel Vals prend le portefeuille de l’Intérieur. Arnaud Montebourg, adversaire de François Hollande lors de la primaire socialiste et hérault du concept de « démondialisation », sera de son côté ministre du Redressement productif. Pierre Moscovici est, quant à lui, ministre de l’Économie des Finances et du Commerce extérieur.
Les principaux interlocuteurs de l’Afrique
Laurent Fabius, Jean-Yves Le Drian, Pascal Canfin et, à un degré moindre, Manuel Valls, seront les principaux interlocuteurs des pays africains. 
Laurent Fabius, ex-Premier ministre et partisan du non lors du référendum de 2005 sur l’Europe, débarque donc au Quai d’Orsay. Depuis plusieurs mois, ce vieil ami d’Alassane Ouattara – lors de la visite du chef de l’État ivoirien à Paris en février, il avait notamment joué les intermédiaires avec François Hollande – a multiplié les voyages et rencontres avec des dirigeants étrangers. Il s’était ainsi entretenu, en décembre 2011 et février dernier, avec trois présidents africains : le Gabonais Ali Bongo Ondimba, le Togolais Faure Gnassingbé et le Béninois Boni Yayi.
Calquant sa position sur celle de François Hollande, Laurent Fabius a affirmé vouloir « en finir avec la politique des coups, les effets d’annonce sans suite et les méandres de la Françafrique ». Son passage à Libreville, le 14 février, dans le cadre d’une conférence sur la mondialisation et les pays émergents a néanmoins suscité un début de polémique et entrainé de vives réactions de la société civile gabonaise. Au cours de ce voyage, l’ancien Premier ministre de François Mitterrand a rencontré le chef de l’Etat gabonais et évoqué les « excellentes relations entre » les deux pays. « Avoir choisi le Gabon pour effectuer son premier voyage ne témoigne pas, c’est le moins que l’on puisse dire, d’une grande volonté d’en finir avec la Françafrique », avait commenté Jean-Christophe Ruffin dans Jeune Afrique.
L’autre interlocuteur principal des pays africains, Pascal Canfin, ancien journaliste (Alternatives économiques), spécialiste des affaires financières – notamment au Parlement européen où il est député depuis 2009 – et de de la taxe sur les transactions financières, n’a pas d’attaches particulières avec le continent. Ce membre d’Europe Ecologie Les Verts a pourtant été nommé ministre délégué au Développement. Le choix d’un spécialiste de la finance à ce poste est une grande première et pourrait témoigner de la différence notable d’approche que souhaitent insufler les socialistes dans les relations avec l’Afrique.
Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne et spécialiste de ces questions au PS, chapeautera de son côté le ministère de la Défense. Ce proche du président français devrait appliquer à la lettre la nouvelle politique de défense que François Hollande souhaite mettre en place et qu’il lui avait demandé de préparer depuis plusieurs mois.
À l’Intérieur enfin, Manuel Valls, maire d’Évry, était en balance avec François Rebsamen, Monsieur Sécurité au PS. Toujours classé à droite du parti, Manuel Valls estime que le « modèle d’intégration français a subi de sérieux revers » et milite pour la mise en place d’une politique qui prend en compte « les droits des migrants(…) mais aussi les capacités d’accueil » de la France. Lors des primaires socialistes, il s’était dit favorable à la mise en place de quotas migratoires déterminants le nombre d’entrées annuelles par type de qualifications et de métiers. Persuadé que « l’immigration reste un atout pour la France », Manuel Vals s’est en revanche prononcée, comme l’ensemble du PS, en faveur la suppression de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. 
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