Promouvoir efficacement l’inclusion économique des réfugiés, nécessite de reconnaître leur contribution à l’économie estime la Banque mondiale dans sa récente Note sur la situation économique du Tchad qui consacre un chapitre spécial à l’afflux des réfugiés et ses implications économiques.

Selon la banque mondiale, la crise soudanaise démarrée en avril 2023, a considérablement augmenté la population de réfugiés au Tchad, une tendance qui devrait se poursuivre. En décembre 2023, le Tchad comptait 1,1 million de réfugiés et de demandeurs d’asile.

L’économie tchadienne a pu résister à la guerre au Soudan, malgré des retombées sur le commerce, les dépenses publiques et l’inflation. La croissance du PIB en 2023 estimée à 4,1 % (1 % par habitant) a été soutenue par la production pétrolière, dont la croissance est estimée à 4,4 %. Celle du PIB non pétrolier est évaluée à 4,1 %, contre 2 % l’année précédente, grâce à l’investissement public.

Après avoir surmonté les inondations de 2022, le secteur agricole a contribué à la croissance à hauteur de 1,6 point de pourcentage, suivi par les secteurs des services et de l’industrie.

Du côté de la demande, poursuit la banque mondiale, l’investissement public  a été le principal moteur de la croissance avec une contribution de 7 points de pourcentage.

La Note sur la situation économique intitulée « Accueillir les réfugiés de manière inclusive », vise à nourrir le débat public sur les développements économiques récents et les perspectives en matière de politiques macroéconomiques et sociales en faveur de la croissance et de réduction de la pauvreté.

Pour la banque mondiale, l’inclusion économique des réfugiés peut être renforcée par une meilleure mobilité, la remise en état des actifs et des stratégies intégrées d’inclusion productive. Les autorités tchadiennes ont adopté une position ouverte concernant l’accueil des réfugiés, avec un fort soutien à leur intégration locale, comme en témoigne la loi tchadienne sur l’asile signée en 2023. La politique gouvernementale d’intégration et de dispersion des réfugiés visant également à réduire les foyers de conflit potentiels et à maximiser les avantages de l’inclusion économique. «  Le Tchad est actuellement confronté à des défis importants. Dans ce contexte difficile, il est important de mettre en place un système national de protection sociale qui favorise l’inclusion économique tout en étant adaptif, productif et adapté aux spécificités des populations vulnérables, notamment les réfugiés et les communautés d’accueil, avec une attention particulière pour les femmes », a  déclaré  Rasit Pertev, responsable des opérations pour la Banque mondiale au Tchad.

 La réponse aux réfugiés s’est concentrée sur la couverture des besoins humanitaires de ceux installés dans des camps situés dans les zones frontalières. L’afflux de réfugiés a aggravé l’insécurité alimentaire et mis à rude épreuve les services de base et les ressources naturelles dans les communautés d’accueil. L’intégration des réfugiés dans les systèmes nationaux et dans l’économie nécessite un financement prévisible, récurrent et durable de la part des donateurs, estiment les auteurs du rapport. « Renforcer la cohésion sociale et éviter de nouveaux conflits, nécessite l’élaboration de programmes et de politiques qui bénéficient à la fois aux communautés d’accueil et aux réfugiés. Les politiques intégrées devraient cibler les provinces d’accueil, en combinant les efforts humanitaires et de développement pour soutenir le développement local » complète Claudia Noumedem Temgoua, économiste pays à la Banque mondiale.

Tchadanthropus-tribune

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