Abdelkerim Charfadine Mahamat alias Beguéra, DG des Douanes n’a pas vu venir cela. Malgré les prises de position importantes au sein du CMT, la décision a été entérinée et traduit dans les faits.

Tout serait parti du bras de fer qu’il a engagé avec les opérateurs économiques et les transitaires de Douanes qu’il a voulu remettre dans les droites lignes conformément aux textes communautaires de la CEMAC.

On peut être d’accord ou non avec le sieur Beguéra, mais là-dessus il a raison. De point de vue de certains experts au niveau de la CEMAC, jamais le Tchad n’avait réalisé un bond de recettes depuis les 5 dernières années. Ce qui ne dénie en rien les reproches faits sur la gestion de manière globale sur la douane au Tchad. Les critiques et les remarques sont toutes logiques et légitimes, mais il faut que l’on comprenne clairement que les inconvénients de la douane au Tchad perdurent depuis des décennies.

La direction des douanes au Tchad et son administration sont prises en otage dans son ensemble par des individus qui ne travaillent pas pour le Tchad, mais pour leur propre personne.

Un exemple simple définit que l’État perd énormément de recettes à cause des lobbys installés à N’Djamena et dans les provinces. Dans chaque bureau de transit de douanes, plusieurs personnes se greffent pour dilapider les recettes.

En province, le gouverneur, le préfet, le sous-préfet, le commandant de la légion de la gendarmerie provinciale, le commandant de la zone militaire, le chef de bureau des douanes, les douaniers, tous perçoivent de l’argent sur le seul dédouanement d’une marchandise avant son déchargement.

Presque 80 % des recettes douanières vont dans des poches occultes.

Si le dédouanement est fixé à 15 millions, 4 millions de FCFA seulement sont versés au trésor, tout le reste des recettes est partagé entre ces responsables provinciaux. Idem pour le passage au pont Ngueli, jamais les recettes qui devraient être versées à 100 % au trésor public, n’arrivent à bon port. Le Tchad perd ainsi des milliards de cette manière.

Il y a aussi le cas des transitaires à légiférer.

Il existe plusieurs dizaines de transitaires dont certains sont des militaires et officiers dans l’armée. En plus il y a des gens qui jouent au rôle de transitaire à cause de leur obédience communautaire, transgressant les lois du pays. Ce sont ces transitaires qui gangrènent les recettes douanières par l’imposition des prix qu’ils imposent aux commerçants. Ils prennent des fortunes sur les marchandises des commerçants, provoquant de fait la cherté de vie pour les ménages citoyennes.

Il est temps que l’État tchadien mette de l’ordre dans ce traquenard, sinon c’est le Tchad qui serait perdant. Au lieu d’aller chercher en mendiant presque l’argent ailleurs, il faut d’abord nettoyer d’abord devant chez soi.

Beguéra à raison de faire œuvre de salubrité, mais les lobbys ont eu sa peau.

Il a beau voulu réduire le nombre des transitaires, mais ceux-ci en acolyte avec les entrepreneurs ont eu sa peau après des tiraillements au sein du CMT.

Beguéra ne peut aussi prétendre faire le ménage au sein des transitaires alors que lui-même DG des douanes aurait de bureau de transit en son nom, ou au nom de ses proches.

Malheureusement, sa méthode cavalière n’a pas arrangé les choses. Ayant reçu des instructions directes du PCMT pour intégrer deux commissionnaires qu’il a suspendus, Abdelkerim Charfadine Beguéra qui pense être toujours tout-puissant a pondu un arrêté qui met en cause directement son donneur d’ordre et estime dans ce texte que cette décision forcée est illégale. Un paradoxe abyssal.

Selon certaines indiscrétions, il aurait accusé Idriss Youssouf Boy d’être derrière cette décision du président du CMT Mahamat Idriss Déby, et pense qu’en faisant ainsi il va mettre à nu son adversaire dans l’entourage du PCMT.

Malheureusement, malgré le soutien manifeste du ministre des Finances Tahir Hamid Nguilin, le PCMT n’a pas voulu laisser passer cet affront. Finalement Abdelkerim Charfadine alias Beguéra est débarqué et remplacé par l’inspecteur des douanes Mr KEM KIL ADANGRAN BENOIT.

Les cartons de drogues (Tramadol) ont été pillés

Dans le sillage des passations de service le vendredi 23 juillet dernier entre le DG des douanes sortant et entrant, le magasin où était stockée la drogue saisie a été pillé par les douaniers sous l’influence des trafiquants arrêtés à un moment et libérés ces derniers temps.

Une ruée incroyable vers ce magasin, alors que la passation de service n’était pas terminée.

La drogue (Tramadol) saisie en son temps dans un conteneur sur la route de Moundou n’a pas été détruite et gardée dans ce magasin. Les douaniers se sont servis à cœur joie, mais la gendarmerie alertée a pu arrêter un pickup chargé de ces cartons.

Le 2e substitut du procureur fut avisé et s’est déplacé sur les lieux pour constater les faits. Le pickup fut conduit à la légion de la gendarmerie de N’Djamena, où le commandant de la légion de gendarmerie refuse catégoriquement que qui que ce soit n’approche ce véhicule. Certains observateurs craignent qu’il y eut manigance et que les cartons de Tramadol s’envolent, ou remplacés par d’autres produits.

Espérons simplement que la justice puisse s’en saisir des cartons et qu’elle les détruit pour la santé des Tchadiens.

Tchadanthropus-tribune

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