Depuis quelques jours, au Tchad, on assiste à un bras de fer entre le Premier ministre Joseph Djimrangar Dadnadji et les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale. On nous fait croire que la raison de ce grand tohu-bohu serait la désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Mais pour les observateurs qui sont habitués aux machinations du Président Idriss Déby, au pouvoir sans partage au Tchad depuis 23 ans, se doutent bien qu’il y a anguille sous roche.

Nous avons appris, lundi soir, de source parlementaire, que le gouvernement du Premier ministre sera soumis à une motion de censure ce vendredi, selon le calendrier du Parlement adopté lundi soir. Une motion initiée par son propre camp: 74 députés du MPS ont signé cette motion, soit les 2/3 des députés de la majorité présidentielle. Les députés dénoncent pêle-mêle la cherté de la vie, la réforme de l’éducation et la décentralisation. Mais, les Tchadiens savent que le problème de la cherté de vie est antérieur au gouvernement de Dadnadji et personne ne pourra résoudre ce problème dans le contexte actuel du régime de Déby. Alors, comme dit le proverbe, « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ».

Selon certaines sources recueillies hier, le Premier ministre camperait sur sa position et ne démissionnera qu’à la demande du Président Déby. Selon d’autres rumeurs venant de son propre entourage, le chef du gouvernement a donné un délai de 72 heures, compte-tenu des 48 heures de deuil national après le décès de Monseigneur Mathias Ngarteri Mayadi, pour présenter sa démission au plus tard le vendredi matin sur le bureau du locataire du Palais rose.

Sous la pression de la machine MPS déployée par son chef suprême, le Président-Sultan du Tchad, le Premier ministre Dadnadji finira certainement par céder sans aucune demande de Déby. Mais, pourquoi le Président a mis en place une machination pour se débarrasser de son Premier ministre ? Précédemment, il n’a jamais eu besoin de quoi que ce soit pour remercier un PM.

A ce niveau, certains observateurs pensent que l’objectif de Déby ne serait pas le PM, mais bientôt l’Assemblée nationale. Il souhaiterait dissoudre l’Assemblée et organiser des élections législatives anticipées, voire même des présidentielles anticipées. En effet, compte tenu de son état de santé chancelant, Idriss Déby cherche à régler le problème de sa succession.

Nommé le 21 janvier 2013 à la tête d’un gouvernement remanié cinq fois en moins d’un an, visiblement, l’enseignant-chercheur Joseph Djimrangar Dadnadji n’a pas su concilier les différents intérêts et harmoniser les magouilles des voleurs qui sont à la tête de notre pays.

C’est son prédécesseur, Emmanuel Nadingar qui va rigoler, lui qui, en présidant tous les cérémonies protocolaires et en visitant, chaque matin, des chantiers, a eu droit à un bail de deux ans et dix mois.

La rédaction de TchadPages, Convergence pour une Émergence Citoyenne au Tchad

 
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