Hier matin, devant les Chambres Africaines, l’Expert argentin en chef Anahi Ginarte qui a effectué des examens dans les localités de Gadjira et Koumra et ses collègues se sont démarqués des 40.000 morts qui sont à l’origine de ce procès. L’ensemble des corps découverts ne dépassent pas 50 et qui sont-ils ? Donc après leurs fouilles, ils n’ont pas évoqué ces milliers de morts qui relèvent d’une invention de la Commission d’Enquête d’Idriss DEBY. Au cours de leurs exposés, les experts argentins n’ont pas été convaincants. Les résultats de leurs examens souffrent de crédibilité après une analyse sérieuse de toutes leurs versions. D’abord, les images projetées sur l’écran géant du tribunal ont montrés que les couleurs des vêtements que portaient ces cadavres sont vives et donc en toute logique, ces découvertes seraient plus récentes et ne peuvent pas être imputés à l’ère Habré (31 ans).

 

Les Experts ont tourné en rond dans des villages à la recherche de sites supposés abriter des charniers ou des supposées fosses communes mais ils sont tombés sur des terrains vagues non viabilisés sans aucune trace d’ossement.

 

Les villageois pris par le Gouvernement d’Idriss DEBY comme des témoins, étaient obligés de les conduire dans des cimetières. Croyant être en face de charniers, les experts ont déterrés des corps dans ces tombes de cimetières musulmans. Plusieurs cadavres musulmans ont été déterrés  pour avoir des preuves d’exécutions sommaires.

 

L’Expert Claudia Bisso s’est lui aussi contentée de montrer des corps sans fournir des éléments concrets sur l’implication du président HABRE. La pièce de monnaie qui date de 1982 ne peut pas servir de preuve suffisante parce que les prisonniers sont dépouillés de tout leur bagage en cas de détention. S’ils n’étaient pas des prisonniers, ils seraient donc des soldats morts au cours des batailles. Durant tous leurs exposés, les experts  parlent de tombes et de non de charniers. Ils avouent avoir creusé des tombes et non des charniers. «Nous avons creusé les tombes à l’aide de pelle et de pioche» a déclaré Claudia Bisso.

 

Le corps trouvé dans le « secteur G » est un soldat mort dans les combats puis qu’il portait des bottes et un uniforme.

 

L’Expert ont relevé des cordes (ou des ficelles) attachées aux pieds des corps retrouvés dans les tombes individuelles. Etant tous des chrétiens, les experts brésiliens ne savent pas que dans la religion musulmane les pieds des morts sont attachés avant leur enterrement. Un Expert de religion musulmane allait comprendre que ces corps ont été inhumés selon les rites islamiques.

 

J2 Audition des experts argentins.

Aucune précision sur les types d’armes.
 

Les experts se sont heurtés à plusieurs équations dans l’analyse des cartouches et des types d’armes utilisés. Ils n’ont pas réussi à déterminer les types d’armes qu’utilisaient les Forces Armées Tchadiennes sous le règne du président HABRE. En outre, s’ils avaient réussi à donner des informations précises sur les types d’armes utilisées par l’armée Tchadienne, l’armée Libyenne, Soudanaise, Française et les autres mouvements rebelles, cela permettrait de dire avec exactitude les groupes de combattant qui détenaient ces armes. Le manque d’information sur la nature des armes laisse un goût d’inachevé dans l’expertise. En plus, dans les débats, les avocats des deux parties étaient excédés par les exposés hermétiques et trop techniques des experts. Ce qui a fait que les questions n’ont pas été nombreuses. Ni le Parquet ni les Juges n’ont pu poser des questions pertinentes du fait de la complexité du langage scientifique des experts.

 

LES EXPERTS  DEMENTENT LA TORTURE ET NE PROCÈDENT PAS À LA DATATION DES OSSEMENTS.

 

A la surprise générale, tous les experts ont démenti l’existence de signe de torture sur les corps des cadavres. «Nous n’avons vu aucun signe évocateur de torture avant leur décès» a déclaré l’expert qui a crée un climat glacial dans la salle d’audience puis que le président HABRE est aussi poursuivi pour torture. Qu’en sera-t-il maintenant du délit de torture puisque les experts l’ont totalement rejeté ? Mieux encore, les experts ont été clairs. Les analyses effectuées ne permettent de définir la date exacte de la mort de ces personnes. «Nous n’avons aucun moyen de déterminer la date de la mort » a soutenu Mme Claudia Bisso. Cela veut dire que ces ossements découverts pourraient être enterrés durant la guerre entre le Tchad et la Libye, pendant les exécutions sommaires du régime de François Tombalbaye entre 1960 et 1975 ou sous le règne de DEBY.
 

Il est curieux que les experts n’aient pas procédé à la datation des ossements, chose pratiquée régulièrement en archéologie et en anthropologie. dés qu’on a découvert quelque part des ossements millénaires, on annoncé leur datation, Lucie, Abel, Toumaï . Le grand savant sénégalais Cheikh Anta Diop a découvert le carbone 14 qui permet justement cette datation.
 

Il est impossible compte tenu de l’enjeu de la question de la datation dans cette procédure que cette analyse n’ait pas été faite. On peut soupçonner des résultats négatifs et donc on a choisi l’option de ne pas en parler. Ou de manière plus pernicieuse: l’option demandée était de ne pas demander une datation et d’exploiter et de procéder à une mise en scène des ossements.
 

L’absence d’une contre expertise ou d’une analyse critique  faite par des experts est l’une des questions centrales dans ce procès.

 

Habré média presse

 

 

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